Sunday, August 06, 2006

Chapitre 12

Comme les 12 mois de l'année, fin d'un cycle, le terrasse café a fermé ses portes.

Thursday, May 18, 2006

Chapitre 11 - Une vague

Christine m'avait parlé il y a quelques temps d'une théorie inspirée de yung sur le contrôle des rêves. Si vous arrivez à voir vos mains, à être conscient de voir vos mains dans vos rêves, le niveau de conscience change et vous pouvez influer sur ce qui vous arrive. Cet exercice va peut-être me permettre d'acéder plus facilement au terrasse café. La nuit dernière j'ai rêvé que j'avais un accident de voiture. La route qui mène à la presqu'île de Giens, la route des salins, était innondée, un raz de marée. je conduisait une voiture très spéciale, une boîte à chaussures. Je fus emporté par une vague et je fis une série de tonneaux. Calme, je regardais le paysage tourner autour de moi sans panique. sur les plages à Dakar j'adorais passer sous les rouleaux et attendre le bon moment pour sortir la tête de l'eau. Le poids de la vague vous plaque contre le sable, une force inouïe. J'attendais juste le bon moment. Il faut rester serrein, tout passe, tout lasse.

Chapitre 9 – Une pause

Une maison d’arrêt c’est par éfinition là où tout s’arrête. Jean-Jacques s’était fait coffrer pour une histoire à la con. C’était un pigeon, faux papiers, pour rendre service, parce que l’autre insiste, « c’est jamais qu’une copie, tu risques rien ». Scénario classique, tout le monde balance au bout de quelques heures chez les flics. Personne ne voulait le croire, il n’avait rien touché, c’était trop gros, c’était vrai. Séjour aux Baumettes en attendant un jugement qui traîne. Le but du jeu, devenir invisible, nul ne te remarque, nul ne sait qui tu es, tranquille. Profil bas, Jean-Jacques avait un physique ordinaire, ça aide. Moi-même j’avais mis un moment à m’apercevoir qu’il était assis à ma table. En prison on se réfugie. On se réfugie dans la télévision, dans la lecture, dans la masturbation, dans la violence. Passe-passe le matos de cages en cages et là… ça lui échappe, la boulette échoue de l’autre côté, là où ils ne pourront plus la rattraper. Il était devenu visible, il fallait qu’il paye pour sa faute. Jean-Jacques avait l’impression d’avoir un gyrophare planté dans son crâne, un gyrophare de flics. Dehors il n’était qu’un détail dans une grosse affaire mais aux Baumettes ils allaient lui faire payer sa maladresse. Il fait doux au terrasse café. Je me surprends à lui conseiller de fouiller dans ses poches. Il en sort un papier officiel plié en 4. « Alors ? » Il me répond : « Je sors dans une semaine » C’est une bonne nouvelle, une très bonne nouvelle.

Chapitre 8 - le banquet

Il faut réserver longtemps à l’avance pour avoir une double table. Au terrasse café, on prend son temps, on remet souvent au surlendemain ce qu’on l’on avait pu faire le lendemain qu’on aurait pas fait de toute façon le jour même. Je paye un tribu au terrasse café, en écrivant ces histoires, j’espère me garantir un droit d’entrée. Pour l’instant ça fonctionne plutôt bien mais pour combien de temps ? C’est un curieux rendez-vous . Selma n’avait pas vraiment choisi sa destinée, d’ennuyeux travaux de secrétariat se succédaient, comme les années, au fil des dépôts de bilan, des remaniements. C’est toujours elle qui partait en dernier. Elle aurait pu défendre son beefsteak, faire valoir ses compétences, elle en avait, spectatrice de l’agitation ambiante elle préférait rester en retrait, on attend que ça se tasse… Elle se faisait régulièrement passer devant par de beaux parleurs, des mieux qu’elle, des vendeurs de savonnette. Tôt au tard on aurait conscience du travail accompli, de la peine, du mérite. Mais non. Ils étaient là tous les quatre : plum plum, le gladiateur (Romulius), Garrygolo et Nathalie.Chacun sa spécialité, plum-plum était là pour les coups durs, une boule de poil angora dans laquelle on peut se plonger et qui assèche nos larmes. Le gladiateur, tueur à gages renommé dans la rome antique, réglait son compte au plus costaud des sumos. C’est lui qui lui conseillait de ne pas se laisser faire et qui prenait les choses en main quand la violence devenait l'ultime alternative. Garrygolo avait toujours une bonne blague à raconter, c’était pas toujours très fin, nez rouge et compagnie, une combinaison multicolore, une vieille perruque rouge. Selma l’aimait bien malgré tout quand l’ennui prenait racine. Nathalie avait tout compris. Elle était son reflet. Elle lui avait demandé à plusieurs reprises de se débarrasser des trois autres, de prendre sa vie en main. Nathalie avait toujours le mot juste, le bon conseil. Il faut croire que cela ne suffisait pas. Tous les cinq autour d’une double table à se rappeler combien ils l’ont aimée.

Chapitre 10 – Juin 1989




Compte-rendu de mes premières visites au terrasse café. 2 textes, 2 dessins

Texte 1
Terrasse café, où tout se passe / où tout peut arriver / sur le bord de la plage / toujours seul à l’unique table / le terrasse café ne fermera jamais / il n’existe que pour moi / pour ceux qui aiment s’y retrouver / dans les nuages de leurs rêves / au terrasse café.
Texte 2
Le jour se lève / sur le terrasse café/ par la fenêtre la mer / et tea for toux /sur la terrasse. Derrière toi / sortie de l’eau / une carte postale / Inca et punaisée / qui évoque une pastèque / le soleil couchant / sur la plage.Le vase sans fleurs / est vide sur la table / et alors une orange / passe par la fenêtre / je garde sa sœur de jus / et 2 fraises radioactives.

Les thèmes n’ont pas vraiment changé, 17 ans après je suis heureux de retourner au terrasse café.

Chapitre 7 – Noémie

La vie semblait simple et limpide pour noémie avant qu’elle ne perde ses parents dans un accident de voiture. L’assurance-vie lui permis de s’acheter un petit appart du côté de Belleville et de se faire plein d’amis temporaires. Elle avait appris à se faire plaisir toute seule. Des petits cadeaux, une couette japonaise hors de prix, des petites cuillères achetées à l’unité, un catalogue d’objets exceptionnels qu’on est sûr d’être les seuls à posséder. Un ami rasta, un cousin homosexuel fan des pet shop boys qui accumulait les clichés, mais, qui n’accumule pas les clichés finalement. J’avais envie de lui dire depuis longtemps qu’elle n’avait rien à regretter, je n’aurais jamais été le boy-friend branché qu’elle avait imaginé. Aux dernière nouvelles elle courrait après un dessinateur de BD plus âgé qu’elle, à la recherche du père, encore un cliché. Vu, son nom, dans une pétition des inrocks et puis rien. Je sais qu’elle est là, à boire son café au comptoir. Je sais qu’elle m’a vu. Je sais que je ne suis plus celui qu’elle a connu, elle non plus, on était si près. Il me suffit de fermer les yeux maintenant, tout ça n’a plus d’importance, j’espère que tu es heureuse, moi, je continue à chercher.

Chapitre 6 –L’accident

Une californienne de carte postale, grand chapeau années 50, grosses lunettes, un bikini turquoise et son mari. Un petit homme tout sec, petites lunettes, petit costume de gala gris anthracite et sa femme. Depuis 20 minutes elle se fait la conversation en riant à ses propres blagues. Elle a déjà cité au moins 30 acteurs, 50 actrices, des réalisateurs avec lesquelles elle partage aussi le goût des belles choses, le sens de la dignité et le respect de la personne humaine. Il est de bon ton à Los Angeles d’avoir un discours qui épouse les formes généreuses du politiquement correct. Son mari, banquier ou producteur avale ce flot de paroles comme s’il s’agissait d’une énorme part de cake aux noix. Il voudrait bien pouvoir l’arrêter avant d’étouffer. Il tente maladroitement de poser sa petite main fripée sur l’épaule de sa femme. Peine perdue, hystérique, elle décrit des mouvements de bras de plus en plus rapides, des moulinets, comme les pales d’un hélicoptère au démarrage, comme si elle avait passé la moitié de sa vie dans un temple shaolin t qu’elle avait complètement intégré la technique du ventilateur mortel du dragon. Le petit mari gonfle ses poumons pour trouver l’air nécessaire, il pousse un « Sweet… Sweet.. Sweety » mais elle ne l’entend pas. Au guichet de la Poste de la Gare du Nord j’attends mon tour. Il me faut 1 carnet de timbre. Quand j’ai le courage je vais à La Poste pour avoir des jolis timbres. Au menu : Une série sur les sites historiques, une autre sur les fromages régionaux, une autre sur les métiers disparus. J’hésite encore… Jean-Pierre Pernault doit sûrement bosser à la Poste, genre « consultant conseil ». Enfin, c’est à moi. Une jolie brune me demande si je veux un café. Un geste commercial sûrement, ils ont dû enfin comprendre qu’il n’était pas normal qu’on attende aussi longtemps. Je lui réponds que je n’ai pas le temps. Elle insiste : Un café ? Je paye mes timbres, je sors de là en bousculant un chef scout en uniforme. Troublé, j’ai le sentiment de l’avoir déjà vu quelque part. La californienne vire au rouge, elle hurle que George Clooney est un modèle universel et que Brad Pitt n’est qu’un vulgaire imposteur « Sweet… Sweet.. Sweety », elle a renversé les tasses, le café coule par les petits trous. Pause inespérée elle s’allume une clope « Sweet… Chérie » il murmure, ele lui jette un « hum ? », « Swetty… Shut up !!! » Le calme est revenu au Terrasse Café. Rue du Faubourg St Denis tout le monde s’agite et moi j’attends.

Chapitre 5 – Enrique

Enrique, un escroc à la petite semaine dont la dernière embrouille avait particulièrement mal tourné se retrouvait avec la moitié de la ville au cul. Il était assis à une table juste devant la mienne. Il parlait seul, enfin, il marmonnait, il mâchouillait, il avait l’air très nerveux. Enrique avait un tee-shirt rouge « Sandinista » le même que Joe Strummer des Clash arborait fièrement du temps du triple album en question. Le premier triple album de l’histoire du rock vendu pour le prix d’un seul, sous la pression des musiciens du groupe. Un album révolutionnaire à plus d’un titre. Il commanda son quatrième café, les tasses s’empilaient sur la petite en métal. J’ai toujours aimé les tables de bistrots pleines de petits trous. Quand elles datent un peu, la rouille commence par ronger le bord des petits trous, finissent par décoller la peinture et après c’est bon pour la casse. C’est peut-être pour ça qu’on en voit de moins en moins. Enrique s’était fait une spécialité de la vente à la sauvette de tickets de concert punk-rock, plus quelques petits extras, tout se passait plutôt bien. Chez son cousin il s’était matté un bon paquet de divx, des films mal doublés, des screeners où l’on entendait une salle entière de ruminants bouffer du pop-corn. Enrique s’était dit que ça avait l’air facile de se faire plein de fric avec une petite mise de départ et la tchache. Maintenant il était vraiment dans la merde. On ne les prend pas comme ça pour des cons les caïds du bloc B. Encore un café, pour la route. Enrique avait pris sa décision, il allait rester là, faire partie des meubles. Je n’avais pas remarqué une tâche rouge plus foncée sur son tee-shirt. Enrique était dans le coma depuis une heure déjà, plus rien à faire. Bienvenue au Terrasse Café, terre d’asile.

Chapitre 4 – Une invitée

Première ronde dans le jardin autour de la maison après la neige. Je marche sur des coquilles vides d’escargots. Ça croustille. Dans le champ d’à côté une pelleteuse est en train de creuser un grand trou pour un futur chalet. Un type se tient là à quelques mètres et observe la scène. Je ne sais pas qui c’est, le propriétaire ? Le patron de la boîte de BTP ? Un voisin ? Ils n’ont pas l’air de se parler et moi je les regarde, de loin, assis sur l’escalier en pierre. Les fréquences de mes visites sur la plage se sont stabilisées à raison d’une fois par semaine, le plus souvent le jeudi. Je fixe l’horizon. Une odeur familière vient me chatouiller les narines, l’odeur particulière d’une Gauloise sans filtre. Mamie Lou est là, assise à côté de moi. Ma grand-mère. Je n’arrive pas à être complètement surpris, depuis le temps que l’on ne s’est pas vu… Elle ne dit rien, écrase son mégot au fond de la tasse et en rallume une. Ma mère ne supporte pas de me voir fumer, cette toux grasse du fumeur la ramène invariablement à son appartement de Cagnes-sur-Mer. Elle vivait là avec Mamie Lou, un tout petit appartement, 2 pièces avec les chiottes sur le palier et il fallait traverser le couloir pour aller dans la cuisine. Pas de salle de bains on se lavait au robinet dans la cuisine. Une peau de renard trônait sur l’abat-jour du salon et deux rouges-gorges empaillés accrochés sur les bords achevaient avec classe ce magnifique tableau. Une autre Gauloise. Un jour on avait été faire le ménage chez elle avec ma mère. On avait nettoyé son meuble, une gigantesque vitrine, à l’essence de térébenthine et on avait retiré une couche de cinq millimètres de nicotine. Cinq millimètres de nicotine gluante, cinq millimètres de nicotine grasse. Grasse et gluante. Mamie Lou avait des caniches qu’elle ne sortait jamais, 2 caniches très maigres, 2 caniches qui hurlaient au moindre bruit et qui chiaient dans tout l’appartement. Mamie Lou habitait au deuxième dans un vieil immeuble. Les escaliers étaient larges et très hauts. A chaque fois que je l’avais au téléphone elle terminait toujours par : « aujourd’hui je suis encore tombée dans l’escalier ». Une malédiction des personnes âgées, arrive un jour où il tombe pour la première fois dans les escaliers et puis ça n’arrête jamais, ils tombent dans l’escalier. Je la regarde assise à côté de moi, elle est immense, elle me sourit, tout va bien. 20 qu’elle a disparu. Mamie Lou repose gentiment dans les terres rouges du cimetière du Beausset.

Chapitre 3 - L’ombre

Un mois sans rien. Plus de rendez-vous sur la plage. Vendredi soir dîner chez ma mère, avec les gosses, toujours les mêmes histoires, tiens-toi droit, t’as un couteau sers-toi-en, et pour finir une petite poire devant la télé. Quand je vais chez ma mère je n’ai plus le même âge, je perds au moins 20 ans et ensuite 6 mois par « oui, maman », un coup à finir sur la table à langer en moins de deux. Tout le monde dort, pas de porno sur le câble, dodo. Un vague tourbillon me ramène au fond de la tasse où mon sucre attend son heure. Un petit tour de cuillère juste pour le goût et garder pour la fin une épaisse couche de sucre couleur café. Il me semble reconnaître une ou deux figures, des habitués. Isa est venue avec ses chats, drôle d’idée. Mon attention se porte alors sur un détail bien particulier : si les personnes qui viennent ici changent souvent, celui qui doit forcément rester le même c’est le serveur. Pourtant je n’arrive pas à me souvenir de son visage, ni de son uniforme. J’ai commandé un café, quelqu’un est donc venu me le servir. Je vois une ombre aux contours flous naviguer lentement derrière le comptoir. Le terrasse café est un endroit paisible où les gens parlent tranquillement, ils viennent faire une pause. Il n’est pas bon que l’on se pose trop de questions. C’est vrai qu’on est bien là, même les vagues semblent se retenir pour ne pas faire trop de bruit. J’ai toujours pris mon café dehors, sur la terrasse, il fait toujours beau, la nuit ne tombe jamais, la température est celle d’une belle journée de printemps dans le sud, un très léger souffle vous rappelle qu’on est au bord de la mer, je n’ai jamais vu de mouettes ou d’animaux marins, on boit toujours du café, visiblement de Cuba, il n’y a rien marqué sur les tasses, il n’y a pas de publicité sur les murs, il n’y a pas d’argent, seule fantaisie possible vous pouvez demander aussi un verre d’eau et personne ne semble se soucier du fait que le serveur est une ombre. Qui a décidé qu’un endroit pareil devait exister ? J’aimerais en savoir plus mais la météo de jacques Kesler sur France Inter me rappelle qu’il est déjà 6h45 et qu’il y a une vie après les rêves.

Chapitre 02 – Isa / Diego

Depuis 3 semaines isabelle avait une sorte de bourdonnement dans l’oreille. Première nuit sur la terrasse, une table pour 2, elle et Diego, un vieil espagnol qui avait perdu son fils le samedi même, le chagrin gonflait encore sa poitrine. Tout est lié dans ces moments-là, on ne parle plus que de ça. La télé perd ses enfants, la radio nous chuchote des faits divers, comme si tout le monde s’était mis d’accord (sans doute une obsession). On commande un café et on se regarde juste en attendant. Isa vit avec 2 chats, un roux, un brun, ils ne s’entendent pas, pissent dans toute la maison, une putain d’odeur d’ammoniaque, elle a finit par avoir presque l’habitude. De toutes façon personne ne vient chez elle, elle fait le ménage pour elle, à manger pour elle, elle pourrait étaler de la merde sur les murs que ça ne changerait rien, mais cette odeur d’ammoniaque… Un jour elle va mettre les chats dans le coffre de sa voiture, dans un sac, et elle va les balancer dans un parc, ou même les noyer dans le canal (elle a entendu dire que les chats peuvent faire des kilomètres pour rentrer chez eux, et, isa, n’en a pas envie). Diego continue à pleurer. Paco n’est plus là, ça fait des années qu’il n’est plus là. Il lui a échappé, comme du savon liquide de station service, aussitôt apparu, aussitôt disparu. Il l’avait aimé et puis, les ponctuations sont devenues des espaces, les espaces des gouffres. Une carte postale pour le nouvel an et un jour on oublie son anniversaire et puis on en a plus rien à foutre. Malgré tout, les sentiments restent en suspension comme le pollen de printemps sur un lac, une couche jaunâtre de poussière. Maintenant il ne reste plus que le manque. Isa est loin de tout ça, elle et ses chats. Diego la regarde et disparaît, elle s’éloigne aussi petit à petit. Fin du rêve. C’est dimanche. Je vais dormir encore un peu.

Chapitre 01

Il y a lontemps j'ai imaginé un endroit qui s'appelait le terrasse café, et comme je l'ai imaginé, il existe, forcément. Un café au bord de l'eau, les pieds dans le sable, où se retrouvent, pour un moment, des gens, par hasard, ou volontairement, via le canal onirique, par leurs rêves. Ils commandent un café et discutent, comme dans une bulle, parlent de leurs problèmes ou des petites joies de l'existence, puis disparaisent. Dans le monde réel ils leur arrivent de se croiser, un sentiment étrange de déjà-vu, d'avoir déjà partagé des choses intimes, proches et flous à la fois. Le chemin qui mène au terrasse café n'est pas aussi simple que ça à emprunter, il arrive que l'on se perde, que l'on fasse des mauvais rêves, une impression que l'on nous a interdit l'accès, un jour, on y est, on retrouve les habitués, de nouvelles têtes. Qui sont-ils, voyageurs des limbes, accidentés, des petits enfants qui ne veulent pas grandir, des sages. Raconte-nous les histoires du terrasse café...